jeudi 17 novembre 2011

Commencer. Pas facile, je m'y mets peu à peu, je dois plonger.

Je dois parler d'elle, d'elles et d'Elle. Et de lui et d'eux. Le mieux est de vraiment tenter de tout dire, tel que je le ressens, exactement, mais pas facile.

Alors je commence juste par un souvenir doux amer.

Il y a.. quelques années, un bain, c'est un bain, dans la salle de bain. Dans une salle de bain. Elle n'en avait pas, de salle de bain, alors je lui propose de venir chez moi, nous en avons une, grande, bien refaite car ma mère aime aménager.

Une salle de bain chaude, douce, avec de grandes serviettes qui chauffent sur un radiateur spécial.

Elle vient avec une bouteille de vin, ses cheveux détachés, elle sonne, je vais ouvrir la porte, je suis surprise, je révisais.

Elle me propose un verre pour me remercier, j'accepte, elle me traite comme une étudiante, je ne suis qu'une lycéenne. Si heureuse.

Nous nous asseyons dans le salon.

Nous parlons, une douce chaleur m'envahit. C'est le vin, mais pas seulement. Puis-je croire ce qui se passe ?
- Oh, mais il faut que j'y aille, s'écrie-t-elle. je peux toujours ?
Et elle se dirige tranquillement vers la salle de bain, je la guide dans le couloir, elle entre, ote son t-shirt, d'un seul mouvement, elle ne porte rien en dessous, elle ôte son jean. En une seconde elle est nue devant moi sidérée, elle fait couler le bain, je reste plantée là, muette, brûlante, sans penser à sortir, figée.

- Hey, tu bouges ? dit-elle. Tu viens avec moi si tu veux ?

Et un sourire.

Il faudrait absolument dire non, tout en moi dit non, je tremble, et je me déshabille pourtant, une force venue d'au delà de moi m'anime. Tandis que mon esprit refuse de me donner à comprendre qu'il se passe ce dont je rêve confusément depuis plusieurs mois, mon corps a compris et agi en conséquence.

Ce que je ressens à ce moment est unique. Bouleversée, presque en état de choc, mon corps vole, je ne sens plus rien sauf une chaleur terrible entre mes jambes et dans mes seins. Mon esprit est totalement ailleurs.

La vapeur d'eau envahit la salle de bain.

Elle me touche, souriante. Entre dans le bain. Je reste plantée là. Au milieu de la pièce.
- Alors ? fait-elle.

J'avance, enjambe la baignoire, sous son regard souriant. C'est comme un rêve. Je suis nue, elle est nue, nous sommes dans l'eau, nous nous touchons à peine. Elle ne cesse de sourire. Comme s'il se passait quelque chose de clair, d'habituel, mais que je ne m'en rende pascompte.

- Hey, dit-elle avec son accent, remets-toi. On prend un bain.

Mon désir est si fort, et j'y suis si peu habituée, que je ne sais que faire, ou plutôt, je n'arrive pas à penser ou agir. En fait, je ne sais même pas qu'il s'agit de désir, je ne pensais pas qu'un mot puisse recouvrir, désigner, évoquer cette chaleur, brûlure, douleur torpe qui bat dans les muscles, paralysie hébétée. Je regarde ses seins, puis je les quitte des yeux, très gênée, elle rit, les frotte, les soulève, me dit que je n'ai pas à avoir honte, on est entre fille. Bien sûr des fantasmes j'en ai déjà eu, mais là, je ne peux rien faire. Si j'y avais pensé, aurais-je osé ? Embrasser ses seins ? Les lécher ? ne parlons même pas de m'approcher de parties de son corps plus intime. Mais de toute façon, on n'en est même pas là : je suis verrouillée.

Le clapotement de l'eau. La vapeur. L'eau chaude qui me ramollit. J'ai presque mal.

Elle finit par s'apercevoir de quelque chose, se penche vers moi à l'autre bout de la baignoire, et là : ses doigts s'approchent de cette zone de mon sexe qu'ordinairement, presque tous les soirs, je frotte avec désespoir et passion et que seul un gynéco a déjà touché pour l'instant. Elle la touche et s'enfonce. C'est violent. Pas son geste, qui est très doux, très délicat, mais ce simple fait. Je jouis tout de suite, enfin presque, sous ce toucher féérique. Mais c'est si violent en moi que je pousse un cri qui n'a, vraiment, rien d'humain. Je m'accroche des deux bras aux rebords de la baignoire et hurle, la bouche, ouverte, du fond de la gorge, tandis qu'elle me regarde médusée, recule ses doigts, ce qui me fait, au contraire, et c'est un réflexe qui m'échappe totalement, avancer mes hanches pour prolonger le contact netre mon clitoris et ses doigts. Mais comme elle ne comprend pas ce qui se passe, elle enlève vraiment sa main, me regarde avec ahurissement lâcher les bords de la baignoire, me mettre les deux mains là où je pense et m'astiquer avec une violence sauvage, des gestes d'urgence et en criant comme je ne savais pas que l'on pouvait crier. J'atteins l'orgasme, les yeux plantés dans les siens, d'abord stupéfaits, puis amusés.

J'y ai souvent repensé pour tout un tas de raison, mais le truc qui m'a traversé l'esprit sur le moment c'est à quel point je devais avoir l'air ridicule à me frotter la chatte en criant, la bouche ouverte, l'air peut-être aussi ahurie et dépassée par ce plaisir que je me sentais, intérieurement, dépassée par ce qui se passait.

C'était aussi peu sensuel, voire sexuel, que possible, c'était - il n'y a pas de mots. Un foudroiement ?

En tout cas, j'avais 17 ans, aucune expérience sexuelle véritable, et ça a été le premier jour de ma vie, la mort de ce que j'étais avant. Il faut dire qu'avant, je n'étais rien. Ou si peu. Et là tout d'un coup, j'ai su. J'ai tout su. Je ne sais pas le dire en mots, mais j'ai su, et j'ai vécu depuis, ma vie, la vraie, pas celle qu'on voulait m'implanter.


(très important : OK je raconte ça mais croyez moi si vous voulez, ou ne me croyez pas, ceci n'est pas, pas du tout, un blog de cul)

(si, si, j'insiste)





3 commentaires:

  1. Pas sur d'avoir tout compris, mais c'était bien.

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  2. Moi non plus, je n'avais pas tout compris. Et même maintenant.

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  3. Pas tout compris, mais c'était bien =o
    (hein, comment ça je copie le reilly :p ).

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